En 1974, la Coupe du Monde en Allemagne devait être un nouveau triomphe politico-sportif pour le Zaïre du dictateur Mobutu. Finalement, on retiendra surtout la sévère défaite 9-0 contre la Yougoslavie, symbole de la fin de règne du « mobutisme sportif ».
🌍ZAÏRE – MOBUTU ⚔️
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En 1974, la Coupe du Monde ⚽devait être un nouveau triomphe politico-sportif pour le Zaïre du dictateur Mobutu.
👉Finalement, on retiendra surtout la sévère défaite 9-0 contre la Yougoslavie, symbole de la fin de règne du "mobutisme sportif".
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Les nombreux désaccords entre forces politiques congolaises et l'influence des anciennes puissances occidentales vont mettre à mal l'existence du jeune Etat.
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Après avoir oeuvré en coulisses, Mobutu, bien aidé par les États-Unis, s'empare du pouvoir le 25 novembre 1965. pic.twitter.com/FlY5W6zQaj
A la tête d'un vaste pays, au sous-sol riche et à la fois multilingue et multiethnique, Mobutu va mettre en place rapidement une politique nationaliste et "d'authenticité" afin de contrôler le pays et l'ensemble des strates de la société. pic.twitter.com/H2XAoTxIne
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Joseph-Désiré Mobutu change également de nom.
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Il répondra désormais au nom de Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga, ce qui signifie (modestement) "le guerrier qui triomphe de tout, sans que personne ne puisse l'arrêter ". pic.twitter.com/AAnTkyqKZx
À la fin de son règne, en 1997, la fortune du dictateur Mobutu sera estimé à 7 milliards de dollars.
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Un "empire" construit avec l'aide des démocraties occidentales et des Etats-Unis, qui verront en lui un rempart efficace contre le communisme en Afrique. pic.twitter.com/mMvAs9EhtQ
Mobutu va se servir de l'engouement international autour du Zaïre pour mettre en avant sa doctrine, le mobustime, et aussi sa personne.
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Il va notamment utiliser la culture et le sport pour diffuser le panafricanisme à la sauce Mobutu. pic.twitter.com/o1MciTmkQH
Cette nationalisation et centralisation du football va très vite porter ses fruits.
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1967 et 1968 : Victoires du Tout Puissant Mazembe en Coupe d'Afrique des clubs champions
1968 : le Congo de Mobutu remporte la Coupe d'Afrique des Nations pic.twitter.com/LWLInU6USN
Mais c'est en 1974 que l'instrumentalisation du sport par Mobutu atteindra son apogée.
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Pas par le football, mais grâce à la boxe.
Mobutu s'offre pour 5 millions de dollars The Rumble in the Jungle, le combat de boxe mythique opposant les boxeurs Mohamed Ali et George Foreman. pic.twitter.com/xcex2jqTNr
Mais il faudrait tout un THREAD sur le sujet pour évoquer la symbolique et l'engouement autour de ce Rumble in the Jungle.
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En attendant, si vous voulez aller + loin, cet article de @RFI https://t.co/MJJtP2UOen
Le football zaïrois est à la fête puisque cette même année,
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le Zaïre remporte la Coupe d'Afrique des Nations
Et un an + tôt, le club du pays, le Vita Club, remporte la Coupe d'Afrique des clubs champions et le zaïrois Tshimen Bwanga est sacré ballon d'or Africain. pic.twitter.com/oEzQJR3ZKF
"Le début des années 1970 est l'apogée du mobutisme, sur le plan sportif, politique et économique. Comme dans la plupart des Etats africains, une véritable mystique du football donne le temps d'un match une nation unie autour de son drapeau et de sa sélection"
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✍ Paul Dietschy pic.twitter.com/EjrtFr0els
Pourtant la sélection africaine se donne les moyens d'être au niveau.
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Mobutu a enrôlé à prix d'or le coach yougoslave Blagoja Vidinić, entraîneur de l'équipe du Maroc lors de la Coupe du Monde 1970.
L'équipe effectue un stage en Suisse pour s'adapter aux conditions climatiques.
Malgré la différence de niveau entre les deux équipes, le score s'explique parce que les joueurs zaïrois n'avaient la tête au match.
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La cause : des primes de matchs, promises par Mobutu, qui n'arrivaient toujours pas. pic.twitter.com/3byfhGnAEV
Symbole de cette faillite collective, la sortie du grand gardien africain Kazadi Muamba après une demi-heure de jeu.
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Le coach Vidinic procède à ce choix, persuadé que le joueur a mis sa menace à exécution et a fait une grève des arrêts. pic.twitter.com/Nh4uMQQ9Ap
Le calvaire se terminera par une "simple" défaite 3-0.
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Symbole du fiasco, alors que le Brésil doit jouer un coup-franc, le défenseur Mwepu Ilunga sort du mur pour donner un coup de pied dans le ballon.
Un geste considéré comme la "naïveté et l'indiscipline" du football africain pic.twitter.com/zUFTasq5HJ
Après cette débâcle, personne ne sera là pour accueillir les joueurs à leur retour au pays.
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Aucun "Léopard" ne sera autorisé à jouer en Europe et les joueurs, considérés comme des parias, tomberont dans l'oubli. pic.twitter.com/7rwer8nYML
La fin de ce "mobutisme sportif" coïncidera avec un début de crise sociale et politique au Zaïre.
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Une économie fragile, la corruption des élites et le non-respect des droits de l'homme vont peu à peu décrédibiliser le régime aux yeux du monde.https://t.co/DZlay8SyGC
⚽ FIN 🇨🇩 pic.twitter.com/etstiVmoIi
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